top of page
Rechercher
  • Photo du rédacteurÉtienne

L'émergence des multipotentiels

Dernière mise à jour : 8 sept. 2019


« Qu’est-ce que tu veux faire plus tard ? »

Enfant, tout le monde a déjà eu droit à cette question de la part de professeurs, de parents, d'amis des parents…

- Je veux être astronaute, pompier, ballerine, écrivain et professeur !

Au début, c’est mignon. Puis les années passent, et à l’âge de l’adolescence ces mêmes personnes répondent :

- Tu ne peux pas tout faire, il faut choisir !

Choisir… Choisir ce que l’on veut faire pour les 50 années à venir. A 16-17 ans, les notes sont déterminantes pour l’orientation scolaire et professionnelle. C’est trop tôt, l’angoisse arrive, quelque chose ne tourne pas rond…

« C’est moi qui suis bizarre ? Un sujet m’intéresse, je m’y donne à fond, de tout mon cœur, puis vient le moment où tout retombe… l’ennui arrive. Je continue à m’y accrocher car j’y ai quand même consacré du temps, de l’énergie, parfois de l’argent… mais ma petite voix me répète de plus en plus « C’est bon, tu maîtrises ! Ce n’est plus stimulant ! ». Alors je finis par laisser tomber, pour être attiré par quelque chose d’autre de totalement différent. »

« Le problème n’est pas que rien ne m’intéresse, mais que j’ai trop de passions ! »

L’angoisse est plus vive que jamais : Que faire de ma vie ? Comment transformer tout ça en carrière professionnelle ? Je suis incapable de me tenir à quoique ce soit, est-ce moi qui suis bizarre ? Mais surtout, d’où vient cette idée que faire plein de choses n’est pas bien ou pas normal ?

La réponse est toute simple : C’est culturel !

Notre culture idéalise l’idée de la destinée, de la vocation. Elle idéalise le fait que chacun de nous à une seule et grande mission à accomplir au cours de sa vie sur terre. Et que le but de la vie est de découvrir cette mission pour y consacrer sa vie.

« Mais je n’arrive pas à trouver ma destinée, c’est d’ailleurs impossible! Il y a trop de choses qui m’intéressent ! J’ai l’impression d’être un imposteur ! »

Le syndrome de l'imposteur

Oui, imposteur, car être multipotentiel, c’est être attiré par des sujets divers et variés. C’est un jour s’intéresser à comment faire un potager, le lendemain vouloir absolument apprendre le codage, et le surlendemain se dire que devenir peintre pourrait être pas mal au final.

Seulement, il faut vivre, il faut manger, il faut gagner sa vie. Et là, le mutlipotentiel a du mal. Il a du mal à se voir dans un futur à long terme avec le même travail, il a du mal à se fondre dans la masse. Alors il cherche, il tente, il change, il recommence, il tombe, il se relève, et quelque fois … trop souvent … il se décourage.

Le syndrome de l’imposteur, c'est ne pas oser dire « je suis compétent(e) » alors que je n’ai pas fait d’études classiques, affirmer que « je suis professionnel(le) » alors que je n’ai pas suivi les voies universitaires de monsieur-madame tout le monde. Le syndrome de l’imposteur est toujours là, il guette, il sort de sa cachette à la moindre occasion. Et pourtant, il est l’enfant de notre culture.

Ce syndrome est source de mal-être. On peut se sentir isolé, sans but dans la vie.

Oui, car les multipotentiels ont beaucoup de mal à rentrer dans le moule de la société. Ils n’ont pas de statut véritable, ils sont sujets au burnout, à la procrastination et à l’isolement. Ils sont rarement stables financièrement, ils risquent de se perdre s’ils n’acceptent pas leurs réelles motivations. Leur emploi du temps est souvent surchargé, ils ont l’impression de ne pas avoir de vrai métier…

Mais être multipotentiel est aussi source de positif. Ils vivent de leurs connaissances, talents et créativité. Leurs clients sont souvent très satisfaits. Ils arrivent à prendre du recul sur une situation pour trouver des solutions intelligentes au problème. Ils ont rarement besoin d’aide car ils sont capables de faire beaucoup de choses eux-mêmes. Ils sont polyvalents, curieux, passionnés. Mais surtout, surtout, comme le dit Emilie Wapnick dans sa conférence TED "Why some of us don't have one true calling" ils ont trois supers-pouvoirs :

Les 3 supers-pouvoirs du multipotentiel :

1. Un esprit synthétique :

Le multipotentiel associe plusieurs domaines. Il navigue entre les mondes du savoir et connectent les choses qui peuvent être perçues comme distinctes. Car l’innovation survient aux jonctions de différents domaines, c’est là que naissent les idées nouvelles, c’est là que s’exerce le talent créatif.

2. La capacité à apprendre très vite :

Quand un multipotentiel s’intéresse à un sujet, il y va à fond ! Ca le passionne, ça le stimule ! Il est habitué à être débutant puisqu’il l’a été très souvent. Il a donc moins peur d’essayer des nouvelles choses et de sortir de sa zone de confort. Il amène tout son savoir dans chaque nouveau domaine qu’il explore et part donc rarement de rien.

C’est rarement une perte de temps de suivre une voie qui nous attire, même si nous abandonnons par la suite, car il est possible d’utiliser ce savoir dans un autre domaine, et ce, de manière tout à fait inattendue.

Le multipotentiel est donc un nomade du savoir.

3. La flexibilité :

La flexibilité est la capacité à pouvoir tenir différents rôles, à pouvoir s’adapter selon les besoins.

Le monde change tellement vite et de manière si imprévisible que seuls les personnes qui ont la capacité de s’adapter pour répondre aux besoins du marché vont prospérer.

La planète fait face à de nombreux défis et crises : politiques, économiques, sociales, sanitaires, diplomatiques, climatiques … Plus les années vont passer, plus des nouvelles idées jusqu’alors jamais imaginées vont devoir être trouvées. Et ces idées seront trouvées par des personnes aux idées originales qui ont la capacité de synthétiser, d’apprendre vite et d’être flexible.

Ainsi, même si être multipotentiel est quelque chose de difficile aujourd’hui, c’est aussi une grande chance. S’accepter tel que l’on est permet de vivre une vie plus heureuse, plus authentique. Alors, au vu d’un monde qui n’est en mesure d’apporter une sécurité d’avenir pour personne, quel choix faire ? Rentrer dans un moule de carrière au risque de s’y perdre ? Ou s’écouter, accepter toutes ses passions, suivre sa curiosité jusqu’à des voies inconnues, explorer les croisements et voir ce que la vie nous réserve? La réponse est personnelle à chacun, mais une chose est sûre :

Le monde a besoin des multipotentiels !

Conférence TED "Why some of us don't have one true calling" d'Emilie Wapnick


172 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page